Faut-il travailler pour apprendre ? ce que robert Kiyosaki révèle sur le salariage

Le 9 juillet 2023, une citation de Robert T. Kiyosaki, l'auteur renommé de "Père Riche, Père Pauvre", a fait vibrer les réseaux sociaux et les statuts WhatsApp. Entre demandes d'explication, contestations et validations, il est clair que cette pensée a touché une corde sensible. Qu'est-ce qui se cache derrière cette affirmation parfois provocatrice ?

Aujourd'hui, nous allons éclaircir ce que cette citation véhicule en vous présentant des éléments clés tirés de la philosophie de Kiyosaki. Préparez-vous à revoir votre approche de l'argent, du travail et de l'acquisition de compétences.

Pour comprendre l'essence de la citation de Kiyosaki, il est essentiel de plonger dans sa propre histoire. Enfant, Robert a vite remarqué l'écart entre son niveau de vie et celui de ses camarades plus fortunés. Cette observation précoce l'a poussé à faire de l'argent son sujet d'étude principal : comment devenir riche ?

À l'âge de neuf ans, sur les conseils de son "père pauvre" (son père biologique, instruit mais sans fortune), Kiyosaki commence à apprendre sur l'argent auprès du père de son meilleur ami Mike, qu'il nommera son "père riche". La condition de cet enseignement fut radicale : travailler gratuitement pour le père riche en échange de connaissances. Mike lui-même travailla gratuitement pour son père à cette période.

Aujourd'hui, la fortune de Kiyosaki et de Mike est bien connue. Leur succès financier découle directement de cette phase de "travail gratuit" dédiée à l'acquisition de connaissances et de compétences financières. Imaginez s'ils avaient refusé cette condition, exigeant un salaire immédiat. Comme le père riche l'a dit à Kiyosaki des années plus tard : "Si j'avais refusé le travail gratuit ? Je n'allais rien te montrer."

Cette expérience démontre un principe fondamental : l'investissement dans le savoir et la maîtrise de compétences a une valeur inestimable, souvent bien supérieure à la rémunération à court terme.

Dans la pensée de Kiyosaki, le terme "jeune" n'est pas forcément lié à l'âge biologique. Il est lié au moment où vous décidez d'apprendre quelque chose de nouveau.

Par exemple, un individu qui a un doctorat en Sciences de Gestion, mais qui veut devenir électricien, est "jeune en électricité", même s'il a une barbe blanche. Cette perspective souligne l'importance d'une mentalité d'apprentissage continu et d'une humilité face au savoir, peu importe votre parcours antérieur ou votre âge. Pour Kiyosaki, la jeunesse est avant tout un état d'esprit orienté vers l'acquisition de nouvelles compétences.

Kiyosaki insiste fortement sur la distinction entre un "emploi" et le "travail".

La différence la plus simple est que l'emploi est un travail rémunéré. Le "travail", lui, est ce qui nous prépare à occuper un emploi ou à créer notre propre valeur. Par exemple, un étudiant en médecine est en train de "travailler" en assimilant ses cours et ses pratiques. Le jour où il sera embauché ou créera sa propre microentreprise, on dira qu'il a obtenu un "emploi".

Qu'est-ce qui compte le plus ? La phase du travail. Si le futur médecin a bien assimilé ses cours, ses travaux dirigés et ses travaux pratiques, il sera très probablement un très bon médecin, et il sera bien rémunéré.

Notre erreur, surtout pour la jeune génération, est de se préoccuper avant tout de la rémunération et d'oublier que la rémunération est généralement fonction des compétences. Au lieu de se focaliser sur la recherche de compétences clés, beaucoup se concentrent sur comment avoir plus d'argent immédiatement. Encore une fois, comme dans nos précédents articles, une qualification est différente d'une compétence. La réponse à la question "Qu'est-ce que tu peux faire ou sais faire ?" fait référence aux compétences pratiques. C'est pourquoi vous ne pouvez pas répondre à cette question en disant "J'ai mon BAC". Avoir le BAC montre que vous êtes qualifié, ou que vous êtes censé pouvoir exécuter une tâche, mais ne prouve pas que vous êtes compétent pour l'exécuter.

Kiyosaki a également insisté sur le fait de "faire ses devoirs". Que l'on soit salarié, entrepreneur, investisseur ou auto-entrepreneur, chacun a ses "devoirs" spécifiques. Celui qui ne fait pas ses devoirs ne s'en sortira jamais.

Par exemple, tous les salariés veulent et certains exigent une augmentation de salaire ou une promotion. Cependant, très peu se demandent : "Est-ce que j'ai bien fait ce pourquoi j'ai été recruté ? Ai-je dépassé les attentes ?"

En 2012, lors d'une formation en Technique de Recherche d'Emploi (TRE), j'ai entendu l'histoire d'un jeune étudiant. Il a commencé à travailler avec un entrepreneur dans le domaine du BTP, creusant des trous sans mentionner son niveau d'étude. Leur chef a rapidement remarqué sa précision exceptionnelle avec les dimensions des trous. Sans qu'il ne demande rien, il a été nommé chef de chantier. Il a gravi les échelons jusqu'à devenir lui-même un entrepreneur prospère. Il n'a jamais demandé à être chef ; il a juste bien fait son devoir, avec excellence, et la promotion a suivi naturellement.

Nous nous limiterons à ces quatre points fondamentaux pour ne pas alourdir notre propos.

Aujourd'hui, nous sommes pleinement dans l'ère de l'information, l'ère invisible, l'ère de la connaissance. Ce n'est pas un hasard si l'économie de la connaissance est en train d'émerger puissamment, ou disons même qu'elle a déjà transformé nos marchés. Tous les points que nous avons développés montrent la primauté du savoir et des compétences pratiques. Lorsque vous détenez les connaissances et les compétences pertinentes, vos chances de réussir et de "gagner" augmentent de manière exponentielle.

En un mot : lorsque dans ce que vous faites au quotidien, vous ne gagnez pas encore d'argent, ne vous découragez pas. Par contre, si vos connaissances et vos compétences n'augmentent pas, interrogez-vous sérieusement. Dans un monde qui évolue à une vitesse fulgurante, si vos connaissances restent stables, vous courez un énorme risque de stagnation et d'obsolescence. Investissez en vous, le retour sur investissement est le plus sûr.

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