Risque calculé : la stratégie des entrepreneurs qui réussissent (et comment l'appliquer)

Oussama Ammar, dans sa vision de l’entrepreneuriat, reprend une idée clé de Jeff Bezos : la distinction entre Two-Way Doors et One-Way Doors.

Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, a introduit une métaphore puissante pour réfléchir à nos choix : il existe deux types de portes (“doors”) dans la vie :

• Les “Two-Way Doors” – portes à double sens

• Les “One-Way Doors” – portes à sens unique

Cette distinction, reprise par Oussama Ammar, est essentielle pour tout entrepreneur : elle montre que toutes les décisions ne se valent pas et que certaines peuvent être réversibles, tandis que d’autres engagent toute votre trajectoire.

Les “Two-Way Doors” représentent les décisions réversibles.
Vous pouvez entrer, tester, observer les résultats et ressortir sans conséquences majeures.

Exemples pratiques en Afrique :

• Lancer une mini-campagne publicitaire sur Facebook ou WhatsApp pour tester un produit.

• Créer un prototype de service, comme une application de livraison locale ou un kiosque mobile de vente.

• Expérimenter un nouveau modèle de prix pour vos produits artisanaux ou agricoles.

Ces portes sont des laboratoires de réussite : plus vous expérimentez, plus vous apprenez, et moins vous avez peur de l’échec.
L’entrepreneur africain qui comprend ce principe peut tester des idées avec peu de moyens et ajuster rapidement son approche selon les résultats.

Les “One-Way Doors” sont les décisions irréversibles.
Une fois franchies, elles demandent un coût énorme pour revenir en arrière, voire rendent le retour impossible.

Exemples :

• Quitter son emploi stable au Burkina Faso sans plan ni revenu alternatif.

• Investir toutes ses économies dans un projet sans l’avoir testé.

• S’associer avec une personne dont les valeurs ne correspondent pas aux vôtres ou signer un contrat désavantageux.

Ces décisions nécessitent réflexion, préparation et planification.
Jeff Bezos résume cela ainsi :

“If a decision is reversible, make it fast. If it’s irreversible, make it slow.” « Si une décision est réversible, prenez-la rapidement. Si elle est irréversible, prenez votre temps. »

Comprendre cette distinction aide à agir vite lorsque le risque est faible et à prendre le temps de réfléchir lorsque le risque est élevé.

Beaucoup de jeunes africains évitent de reprendre une idée après un échec, non pas à cause du risque réel, mais à cause du regard des autres.
Ils confondent la peur avec l’ego : la honte d’échouer publiquement les paralyse.

L’entrepreneur intelligent gère les risques, pas son ego.

• Il échoue ? Il apprend.

• Il apprend ? Il progresse.

• Il progresse ? Il finit par réussir.

La réussite n’est pas instantanée ; elle est la somme de nombreuses tentatives, d’ajustements et de répétitions.

En Afrique, beaucoup de jeunes changent de secteur après un premier échec. Pourtant, la vraie stratégie consiste souvent à rester dans le même domaine, à apprendre et à répéter jusqu’à maîtriser les mécanismes du marché.

Un risque acceptable est un risque que l’on peut reprendre sans tout perdre.
C’est un risque qui enseigne et non qui anéantit.

L’objectif de tout entrepreneur est de multiplier ces risques.
Chaque tentative devient un apprentissage et augmente vos chances de succès, à condition de rester dans votre domaine de passion et de compétence.

“Multiplier les risques acceptables, c’est réduire le risque global.” — Oussama Ammar

Exemple concret en contexte africain
Un jeune entrepreneur qui échoue à vendre des noix de karité sur un marché local peut relancer la vente avec un nouveau packaging, un meilleur canal de distribution, ou un partenariat avec une coopérative.
Le risque initial était limité et répétable, donc acceptable, et chaque itération augmente la probabilité de succès.

L’argent est comme une énergie calorique : il circule, se régénère et se capte.
Le problème n’est pas l’absence d’argent, mais la capacité à le mobiliser et le canaliser.

En Afrique, certains entrepreneurs réussissent avec moins de 100 000 F CFA, simplement parce qu’ils savent optimiser les ressources, tester rapidement et ajuster leurs actions avant d’investir plus.

Le temps est irréversible. Chaque journée perdue est perdue pour toujours.
L’intensité et la qualité des actions déterminent la vitesse de progression.
Dans un environnement africain où les marchés sont fluides et les opportunités rapides, la lenteur coûte plus cher que l’erreur.

Les relations sont précieuses mais fragiles.
Elles se construisent lentement et se détruisent rapidement.
Entretenir un réseau solide est essentiel pour obtenir des financements, des conseils ou des clients.
Acceptez aussi qu’aucune personne n’est irremplaçable, mais que chaque relation bien gérée peut vous faire gagner un temps et un capital précieux.

Prenons un exemple africain.
Un jeune entrepreneur lance une boutique e-commerce pour vendre des produits artisanaux.
Sa première tentative échoue : peu de ventes, partenaires défaillants, marketing inadapté.

Beaucoup auraient abandonné ou changé de domaine.
Le vrai entrepreneur ? Il recommence.

• Nouvelle boutique, nouveaux visuels.

• Ajustement des prix et des offres.

• Ciblage plus précis sur les réseaux sociaux.

La troisième ou quatrième tentative finit souvent par fonctionner.
La répétition dans le même domaine crée la maîtrise et la compétence, même pour ceux qui partent “débutants”.

Tester en petit format : lancez un produit ou service à petite échelle avant de mobiliser d’importants capitaux.

1. Diversifier les canaux de distribution : magasins physiques, marchés locaux, réseaux sociaux, WhatsApp business.

2. S’entourer de mentors : bénéficier de l’expérience d’autres entrepreneurs permet de limiter les erreurs coûteuses.

3. Documenter chaque tentative : noter les réussites et les erreurs pour répéter ce qui fonctionne et corriger ce qui échoue.

4. Capitaliser sur les ressources locales : partenariats avec coopératives, artisans, fournisseurs locaux pour réduire le risque financier.

Ces stratégies permettent de répéter l’action tout en limitant l’impact négatif des échecs, exactement comme le conseille Jeff Bezos.

• Les risques sont naturels et nécessaires.

• Il faut distinguer les portes réversibles des portes irréversibles.

• L’entrepreneur doit multiplier les risques acceptables et répéter jusqu’à la maîtrise.

• L’argent se régénère, le temps se consomme, et les relations se cultivent.

En Afrique comme ailleurs, la réussite appartient à ceux qui osent, apprennent et recommencent.
Ce n’est pas la peur de tomber qui empêche d’avancer, mais la peur du regard.

« L’échec n’est qu’une étape. Ce qui compte, c’est le nombre de fois où tu oses rejouer la partie. »

Si cet article vous inspire, partagez-le avec un jeune entrepreneur de votre entourage.

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